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Prix du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité

 

On néglige souvent le rôle des femmes en tant qu’artisanes de la paix œuvrant à la promotion de sociétés pacifiques inclusives. Les lauréates du prix du CRDI tentent de changer cette situation en menant des recherches en Irak, en Syrie et au Yémen sur les moyens de renforcer la voix des femmes dans les processus de construction de la paix et de les aider à relever certains défis propres aux femmes.

Leur travail est rendu possible grâce aux prix de recherche qui marquent le 20e anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies sur les femmes, la paix et la sécurité. Lancée par le CRDI et Affaires mondiales Canada, cette initiative annuelle de remise de prix vise à renforcer la mise en œuvre du programme sur les femmes, la paix et la sécurité.

Prix de recherche pour les femmes, la paix et la sécurité

Ce prix de recherche décerné par le CRDI vise à faire progresser les connaissances sur la contribution des femmes aux processus de prévention et de résolution des conflits ainsi que de consolidation de la paix, qui sont inclusifs et transformateurs. Deux prix de recherche de 20 000 CAD seront accordés chaque année pendant cinq ans.

Les premières lauréates sont la chercheuse Marsin Alshamary et deux chercheuses, Hafsa Afailal et Muzna Dureid, qui partagent une bourse.

Le travail de Marsin Alshamary porte sur le leadership des femmes irakiennes dans la politique officielle et dans la société civile, afin de mieux discerner les liens entre les deux groupes. Son objectif est d’examiner la participation des femmes aux efforts de consolidation de la paix au niveau local et au-delà du clivage rural urbain, et de comprendre comment renforcer et exploiter leurs contributions à la paix et à la sécurité.

Les élections de 2021 en Irak ont vu un grand nombre de femmes se présenter par le biais de partis politiques existants ou à titre de candidates indépendantes. Grâce notamment à une nouvelle loi électorale créant des circonscriptions plus petites et au quota féminin existant de 25 % de représentation dans certaines circonscriptions, 97 femmes ont obtenu des sièges au Parlement irakien, qui compte 329 membres.

Dans un contexte de manifestations publiques continues et de prolifération des groupes paramilitaires, les recherches d’Alshamary visent à répondre aux questions clés suivantes :

  • Quelle est la posture des militantes et des dirigeantes politiques et quelle vision de l’Irak défendent-elles pour parvenir à un État pacifique et démocratique?
  • Comment définissent-elles les processus efficaces de consolidation de la paix et de construction de l’État dans un contexte irakien?
  • Dans quelle mesure les points de vue des dirigeantes politiques sont-ils compatibles avec ceux des femmes activistes de la société civile en Irak? Y a-t-il un fil conducteur entre l’activisme des femmes et le leadership politique?

Alshamary a une grande expérience du travail de terrain en Irak. Elle a fait ses preuves dans la recherche sur la société civile irakienne et est titulaire d’un doctorat en sciences politiques du Massachusetts Institute of Technology, aux États-Unis.

Hafsa Afailal et Muzna Dureid sont les lauréates du deuxième prix consacré à la sécurité numérique des défenseures des droits de la personne, militantes et artisanes de la paix en Syrie et au Yémen. Pour renforcer la participation significative des femmes à la prévention et à la résolution des conflits ainsi qu’à la consolidation de la paix, les chercheuses visent à mettre en lumière les stratégies des femmes pour contrer les menaces numériques croissantes qui pèsent sur leur sécurité et les efforts visant à contrôler leur activisme.

Dans le monde entier, on assiste à une prolifération de l’activisme numérique, en particulier de la part des défenseures et activistes des droits de la personne, qui sont de plus en plus victimes de violence sexiste dans le cyberespace. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la pandémie de COVID-19 a servi d’excuse pour poursuivre des politiques de répression de longue date, les femmes dans les contextes de conflit et de post-conflit étant systématiquement ciblées en ligne et hors ligne par des acteurs étatiques et non étatiques.

La recherche se concentrera sur la compréhension de l’impact de la pandémie sur les défenseures des droits de la personne, les activistes et les artisanes de la paix en Syrie et au Yémen, et son effet sur leur progrès et leur engagement à participer de manière significative à la prévention, la résolution et la consolidation de la paix. Un domaine de recherche clé permettra de faire la lumière sur les mécanismes d’adaptation et de réaction pour faire face à ces défis.

Afailal est une travailleuse humanitaire avec une solide expérience dans la formation, la recherche, l’évaluation, l’innovation et la gestion de projets au Moyen-Orient. Elle est également titulaire d’un doctorat en sciences sociales de l’université Rovira I Virgili en Espagne. Dureid est la fondatrice de « Women Refugees, not Captives », une campagne visant à mettre fin aux mariages forcés et aux mariages d’enfants des femmes et des filles réfugiées syriennes. Elle est candidate à la maîtrise en politique et administration publiques à l’Université Concordia, au Canada. Elle est elle-même réfugiée syrienne à Montréal.

Prix du leadership de la société civile pour les femmes, la paix et la sécurité

Dans le cadre de cette même initiative, Affaires mondiales Canada décerne un prix de leadership de la société civile. Ce prix reconnaît le travail des personnes, des organisations ou des réseaux de la société civile actifs au niveau local, qui ont apporté une contribution exceptionnelle à l’avancement des femmes, de la paix et de la sécurité dans un État ou une région fragile ou touché par un conflit ou au Canada.

Cette année, les lauréates sont Pauktuutit Inuit Women of Canada et Tejido Mujer (tissage féminin), Colombie.

Pauktuutit milite pour l’autonomisation des femmes inuites. L’organisation a contribué à faire avancer l’agenda des femmes, de la paix et de la sécurité au Canada grâce au leadership politique et à la diplomatie et aux contributions aux programmes sur la violence sexiste, l’antiracisme et la sécurité alimentaire, pour n’en citer que quelques-uns.

Tejido Mujer a mené une résistance pacifique au conflit en Colombie et fait progresser les droits des femmes autochtones. Cet organisme offre une formation aux femmes autochtones pour qu’elles puissent prendre part à des actions de militantisme en réponse aux violations des droits de la personne.

Cérémonie de remise des prix

Les lauréates ont été reconnues lors d’une cérémonie qui s’est déroulée le 10 février 2022 et à laquelle ont participé l’honorable Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères du Canada, l'honorable Marc Miller, ministre des Relations Couronne-Autochtones, le président du CRDI, Jean Lebel, et l’ambassadrice du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité, Jacqueline O’Neill.

Visitez la page du Programme de prix pour les femmes, la paix et la sécurité, sur le site Web d’Affaires Mondiale.

Récipiendaires du prix de recherche du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité

  • Marsin Alshamary, pour ses recherches sur le leadership des femmes irakiennes dans la politique officielle et dans la société civile au niveau local et à travers le fossé rural urbain.
  • Hafsa Afailal et Muzna Dureid, pour leurs recherches sur la sécurité numérique des défenseures des droits de la personne, activistes et artisanes de la paix au Yémen et en Syrie.