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Mettre en œuvre la résilience agricole

 
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Le fonds Cultiver l’avenir de l’Afrique (CultivAF) est un partenariat de 35 millions de dollars canadiens (37 millions de dollars australiens) sur dix ans entre le CRDI et le Australian Centre for International Agricultural Research (ACIAR). CultivAF finance la recherche appliquée visant à améliorer la sécurité alimentaire, la résilience et l’égalité des sexes en l'Afrique de l'Est et du Sud.

Dans toute l’Afrique orientale et australe, les équipes de recherche du fonds Cultiver l’avenir de l’Afrique améliorent la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’autonomisation des femmes, la situation des jeunes agripreneurs et la résilience des moyens de subsistance des petits exploitants. Face à la pandémie mondiale, l’intensification de leur travail ne pourrait être plus pertinente.

Quatre équipes du fonds Cultiver l’avenir de l’Afrique (CultivAF-2) – un partenariat de 35 millions de dollars canadiens sur dix ans entre le CRDI et l’Australian Centre for International Agriculture Research (ACIAR) – mettent en place des programmes de formation commerciale et de financement agricole à l’intention des petits exploitants et entrepreneurs africains, et font la promotion de produits nutritifs auprès de l’ensemble des populations. L’incidence locale sur des questions comme la rentabilité et la durabilité de l’agroentreprise et l’autonomisation des femmes a été significative. Afin d’atteindre un plus grand nombre de bénéficiaires, les projets ont été portés à une plus grande échelle, mais cela ne s’est pas fait sans difficulté pendant la COVID-19.

Accroître la sécurité nutritionnelle

Au Kenya et en Ouganda, le projet CultivAF sur les haricots précuits vise à améliorer la sécurité alimentaire et à réduire la malnutrition en augmentant l’offre et l’utilisation de ses produits à cuisson rapide, enrichi en fer et en zinc. En tant que source de protéines la plus abordable et la plus disponible, les haricots constituent une denrée alimentaire de base pour les ménages les plus pauvres. Au cours de la deuxième phase, l’initiative a tiré profit de ses partenariats publics et privés pour renforcer l’incidence locale et atteindre davantage de bénéficiaires. Par exemple, les produits nutritifs à base de haricots sont passés d’un à cinq et comprennent une barre-collation de haricots prête à consommer, une farine de haricots à cuisson rapide, des nouilles de haricots et des « morceaux » de haricots – un ingrédient utilisé pour fabriquer des barres-collation et de la farine. Le projet implique également la participation de cinq entreprises de transformation des haricots (contre une seule, dans la première phase) et a étendu la production des grains de haricots en vue de collaborer avec davantage d’agriculteurs dans 15 nouveaux districts dans chacun des pays.

Cependant, en raison des restrictions de déplacement et de la fermeture des marchés alimentaires formels et informels dans le cadre des mesures de confinement liées à la COVID-19, les agriculteurs impliqués dans la production de haricots ont eu du mal à accéder aux intrants nécessaires. En réaction, dans le cadre du projet, les agriculteurs ont reçu des variétés de semences de haricots à crédit par l’intermédiaire de fournisseurs d’intrants locaux, ce qui a permis aux producteurs de poursuivre leurs activités et de gagner leur vie en situation de confinement. De nouveaux partenariats sont également en cours de négociation afin d’accroître la distribution et la consommation de produits nutritifs à base de haricots; les aliments sains étant devenus plus difficiles d’accès pendant la pandémie.

Former les entrepreneurs d’Afrique de l’Est

Le projet INSFEED qui, dans sa première phase, a permis de former 3 000 agriculteurs sur tous les volets de l’élevage des mouches soldat noires, est également actif en Afrique de l’Est et vient en aide aux agriculteurs en confinement. Grâce à cette formation, les petits exploitants agricoles tirent parti du marché émergent des insectes pour l’alimentation animale en élevant et en transformant (en les séchant) les larves d’insectes pour les vendre aux producteurs d’aliments pour animaux. Dans sa deuxième phase, le projet a été étendu à plus de 7 800 agriculteurs et s’est diversifié en proposant de nouveaux produits, notamment un engrais à base de sciure et d’excréments, fabriqué à partir des restes de déchets organiques utilisés pour nourrir les larves. Les femmes ont été ciblées par ce programme et, pendant le confinement, elles ont gagné un revenu supplémentaire en vendant les engrais aux producteurs locaux de légumes et de maïs.

Un autre programme de formation novateur est offert dans le cadre du projet CultivAF à l’intention des jeunes agripreneurs, et a été mis au point par la United States International University-Africa in Nairobi, au Kenya. Dans le cadre de ce projet, un programme de formation et de mentorat dans le domaine de l’agroentreprise est déployé, avec des liens vers du financement accordé à 492 entrepreneurs – contre 60 dans sa première phase – afin de garantir la réussite des jeunes dans le secteur agricole. Les ventes mensuelles de ces entreprises ont augmenté de plus de 10 600 shillings kenyans (environ 120 dollars canadiens), ce qui permet aux agripreneurs de réinvestir dans leurs entreprises et d’offrir des possibilités d’emploi à plus de 490 autres jeunes.

Lorsque la pandémie a frappé, le projet ne permettait plus d’offrir aux jeunes du mentorat et une formation en personne, et ces jeunes se sont efforcés d’adapter leurs entreprises à la situation de confinement. Le projet est passé en ligne, par l’intermédiaire de Zoom pour les webinaires et les conférences. Des négociations ont également été menées avec des sociétés de télécommunication privées visant à offrir des forfaits Internet à prix modique, ce qui a permis aux mentors et aux jeunes entrepreneurs de maintenir des communications en ligne.

Financer la pisciculture pour l’autonomisation des femmes

La rentabilité des entreprises de la chaîne de valeur du poisson au Malawi est également améliorée grâce à un projet de CultiAF visant le développement à grande échelle des technologies avancées de transformation du poisson. Grâce à un partenariat novateur avec FDH Bank Limited au Malawi, le projet permet d’accorder des prêts souples aux transformateurs afin qu’ils puissent se permettre de faire l’acquisition de technologies avancées de transformation, comme des serres de séchage solaire et des fumoirs. Il a été prouvé que ces technologies permettent de réduire les pertes après récolte, d’améliorer la qualité des produits et d’accroître les revenus des transformateurs de poisson.

Comme les femmes ont généralement moins accès aux ressources commerciales que les hommes, elles bénéficient d’un taux d’intérêt réduit. Jusqu’à présent, 19,6 millions de kwachas malawiens (environ 31 890 dollars canadiens) ont été distribués, permettant à six lauréats (trois hommes et trois femmes) de construire six séchoirs solaires, cinq fumoirs et deux entrepôts pour stocker leurs produits de poisson transformés.

Afin de continuer à accorder des prêts et à organiser des activités de sensibilisation des femmes transformatrices pendant la COVID-19, le projet a permis de réunir de petits groupes et de leur fournir des équipements de protection individuelle adéquats, comme des masques.

Pour en savoir plus sur ces projets novateurs et passionnants et leur incidence sur les moyens de subsistance des communautés qui y participent, cliquez ici.