Au-delà de la justice pénale - vers un nouveau paradigme pour les accords politiques en Afrique
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Dans l'Afrique contemporaine, la violence de masse obéit habituellement à des cycles. Des mois ou des années après l'endiguement d'une vague de violence, une autre vague déferle. Les accords de paix sont emportés et les anciennes victimes deviennent à leur tour les auteurs de la violence.En savoir plus
Dans l'Afrique contemporaine, la violence de masse obéit habituellement à des cycles. Des mois ou des années après l'endiguement d'une vague de violence, une autre vague déferle. Les accords de paix sont emportés et les anciennes victimes deviennent à leur tour les auteurs de la violence. Selon les recherches, ce sont les faiblesses de l'État et des institutions qui perpétuent ces cycles de violence. Plus précisément, l'État et ses institutions ne font pas respecter l'accord politique et n'incitent pas l'ensemble de la population à l'appuyer. Par conséquent, des organismes de développement ont investi des milliards de dollars dans des initiatives d'édification de l'État fondées sur une logique voulant qu'un État plus fort soit mieux placé pour échapper au piège du conflit.
Ce projet remet en question ce point de vue dominant en soutenant que ce n'est pas la faiblesse de l'État qui a mené à cette série de cycles de violence de masse en Afrique, mais plutôt la nature même de la relation entre l'État et la société. En d'autres termes, il s'agit de comprendre comment ces cycles de violence sont liés à la façon dont l'État africain moderne utilise la politique ethnique afin de façonner et de diviser la société.
Le projet a aussi pour but de déterminer comment les accords politiques peuvent servir de fondement à une paix durable ou polariser encore davantage les collectivités et ouvrir la voie à une reprise des conflits, selon le degré d'inclusion. Ses objectifs sont les suivants :
- produire des connaissances au sujet des accords politiques qui suivent ou précèdent les flambées de violence de masse;
- offrir un plus vaste éventail d'options et de savoir-faire aux personnes qui négocient les accords politiques ainsi qu'au milieu des politiques;
- former une nouvelle génération de chercheurs aptes à participer activement aux processus de paix et de justice émanant des Africains et à les orienter;
- aider le Makerere Institute of Social Research, à Kampala, en Ouganda, à s'imposer comme le centre des débats savants et des débats en matière de politiques relatifs à la consolidation de la paix et à l'édification de l'État.
L'équipe de recherche procédera à une analyse comparative de six cas : l'Ouganda, le Mozambique, le Kenya (la vallée du Rift), le Soudan du Sud (le Darfour), le Rwanda et le Burundi. Elle démontrera comment des modes divergents de mise en place d'un cadre de paix peuvent accentuer ou rompre les cycles de violence. Dans chacun des cas, les chercheurs vérifieront l'hypothèse voulant que les accords politiques qui favorisent des processus de réforme politique et sociale plus inclusifs au sein des communautés de survivants jettent les bases d'une paix plus durable.